Marie des Collines, paysanne de montagne cultivée et autodidacte, est une Valaisanne à la fois ordinaire et hors du commun. Comme ses ancêtres, elle a porté le costume d`Évolène, élevé des vaches de la race d`Hérens, utilisé le mulet pour se rendre au champs, fauchant et ratissant ses propriétés de La Sage, petit village juché à 1650 mètres d`altitude au pied de la Dent Blanche. Ce qui la distingue de ses contemporains, c`est son goût pour la lecture dès son plus jeu âge, dévorant Le Monde ou Le Canard enchaîné, se tenant au courant des dernières parutions, rédigeant et publiant un Dictionnaire du patois d`Évolène, ou participant activement à la restauration de la remointze de l`alpage de Zathey. Marie ne s`est pas gênée de décrire les bouleversements qui suivirent l`arrivée dans la vallée d`une économie fondée sur l`argent, analysant les rapports entre paysans et citadins en villégiature. En 1960, en plein milieu des années folles et de l`argent facile, Marie ouvrit - pour le meilleur ou pour le pire - le Café des Collines, café " littéraire et philosophique " avant la lettre, qui la fit connaître bien au-delà des frontières du Valais, se liant d`amitié avec des artistes et des musiciens célèbres tels que Maurice Aufair, Henri Dutilleux, Émile de Ribeaupierre, etc.