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DES SUISSES DANS LA REPUBLIQUE DES LETTRES
Un réseau savant au temps de Frédéric le Grand
BANDELIER ANDRE
Au XVIIIe siècle, des Suisses ont émigré temporairement ou définitivement pour combler des attentes ou des besoins que leurs bonnes villes et campagnes ne pouvaient assouvir. Certains ont connu une gloire européenne durable : il en est ainsi de Leonhard Euler et des mathématiciens Bernoulli à Berlin et Saint-Pétersbourg. Une volumineuse correspondance allemande, celle du secrétaire perpétuel de l'Académie royale prussienne, plonge au cœur de l'émigration savante protestante. Support de la communication contemporaine et donc de la diffusion de la pensée, la lettre permet de retrouver des dizaines de jeunes gens en quête de reconnaissance et de rente : ministres sans paroisse devenus précepteurs, journalistes, bibliothécaires ou secrétaires de gouvernants ; scientifiques attirés par les académies royales. Elle conduit à écrire une histoire intellectuelle de l'Europe nordique et huguenote où Bâlois, Neuchâtelois, Vaudois sujets de Berne, Genevois jouent pleinement leur partie dans la médiation entre les cultures. La réussite passe encore par l'appartenance souhaitée à la République des Lettres, cette aspiration partagée par tous les lettrés depuis la Renaissance. Des épistoliers restés au pays, comme le philosophe Charles Bonnet, complètent le tableau d'une culture helvétique nourrie aux sources du cosmopolitisme et de l'ouverture au monde, caractéristique des Lumières de la philosophie.