2007. Nicolas Sarkozy commence son quinquennat en feu d’artifice : nuit people au Fouquet’s où rien ne nous sera épargné, pas même Mireille Mathieu, et croisière de milliardaire Bolloré sur tranche. Tout en bas de l’échelle du prestige, Jean-Noël Cuénod commence le sien, de quinquennat, comme correspondant permanent à Paris de La Tribune de Genève et de 24 Heures. Pas de Fouquet’s, mais Paris à pied pour cause de grève ; pas de yachts, mais gaz lacrymogène pour cause d’émeutes, à Villiers-le-Bel. Comparé à la bling-blinguerie ambiante et régnante, ledit correspondant se sent plouc. Un plouc dans cette curieuse tribu parisienne appelée les « bobos » (bourgeois bohèmes, pour les déconnectés). Voici son journal de bord durant ces premières années dans Sarkoland. On y verra bien sûr Nicoléon Sarkonaparte et son grand Magic Sarko Circus, sans oublier — mais comment l’oublier ? — DSK et son show chaud. Mais le plouc a aussi rencontré la pauvreté au ras du bitume, la joie terrienne et céleste de la province. Entre larmes, rire et colère, un but : essayer de comprendre ce pays si proche et si lointain.