LETTRES DE GENEVE (1741-1793) à JEAN HENRI SAMUEL FORMEY
Edition critique établie par André Bandelier et Frédéric S. Eigeldinger
BANDELIER ANDRE ET EIGELDINGER FREDERIC. S. -ED-
Dans la correspondance essentiellement "passive " du secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences et belles-lettres de Berlin, la réunion des lettres de Genève forme un ensemble exceptionnel : près de trois cents missives, dont une quarantaine venues de la capitale prussienne. Le corpus ainsi constitué englobe des dyades qui pourraient faire sens à eux toutes seules, mais auxquelles la préservation d'un contexte plus large confère un supplément de pertinence. Avec le mathématicien Gabriel Cramer, Jean Henri Samuel Formey encyclopédiste trouve un interlocuteur privilégié. Formey journaliste puise abondamment dans les articles du bibliothécaire Léonard Baulacre, alimenté par le célèbre érudit Firmin Abauzit. Le théologien dialogue avec Jacob Vernet, champion du protestantisme éclairé. Et on conserve la preuve que " penser par lettre " était possible grâce au très riche échange entre le philosophe et naturaliste Charles Bonnet et le Berlinois. Une trentaine de Genevois s'intègrent aux réseaux huguenots et participent, à distance, aux débats des Lumières nordiques. Dix étudiants ou voyageurs de passage à Genève sont les témoins de l'attraction exercée par la ville de Calvin, dont la science connaît un essor remarquable et qui a failli réunir en 1754 un fameux triumvirat : Montesquieu, Rousseau et Voltaire.