LIBERTE DU COMMERCE ŒUVRES ÉCONOMIQUES (1765 ET 1770)
Présentation et transcription par Bernard Herencia
LEMERCIER DE LA RIVIERE (PAUL PIERRE)
Ce second volume consacré à la réédition scientifique des œuvres de Lemercier de la Rivière réunit sa première publication (« Observations sur le Mémoire intitulé Réflexions d’un citoyen », 1765) et son second grand ouvrage (« L’Intérêt général de l’Etat », 1770 – suivi de son « Analyse » par Vauvilliers). Ces deux textes sont consacrés à la défense de la principale option de politique économique de son groupe intellectuel, les physiocrates : la liberté du commerce. Il s’agit d’améliorer, principalement pour les grains, l’efficience économique d’ensemble en libérant les capacités d’action des agents, et d’améliorer la répartition de l’accès aux grains pour réduire le syndrome de l’incohérence des disponibilités avec, durant une même saison, des pénuries ici et des surplus inutilisés là. Lemercier de la Rivière s’engage dans la polémique avec les opposants à la liberté du commerce, notamment Galiani, en intervenant sur un triple niveau : l’analyse de la conjoncture économique passée, la défense des nouveaux édits sur la liberté du commerce (1763-1764), l’argumentation théorique permettant de conclure à la supériorité de la liberté sur la réglementation. C’est dans ce cadre qu’il va tout particulièrement s’attacher à fonder, en théorie, la liberté du commerce en développant sa liaison avec le droit de propriété. Enfin, à cette époque, Lemercier de la Rivière initie ou alimente des réflexions économiques en matière de valeur, de rente différentielle, d’équilibre général et laisse apparaître sa position sur l’esclavagisme. Ce recueil permet de prendre la mesure du parcours intellectuel de Lemercier de la Rivière entre sa position d’ancien intendant de la Martinique et sa stature d’homme d’Etat qui en 1774 attendra vainement sa nomination au contrôle général qui reviendra à Turgot.