Une ville est comme un paysage sur lequel le soleil, les embruns, l'alternance du jour et de la nuit, le rythme des saisons impriment le mouvement de la vie. Et comme lui soudain elle se meut. Arrêtez-vous. Donnez-vous la chance de voir. Les pierres épousent de nouvelles formes, l'ombre et la lumière rivalisent sur les façades. Le plan fixe du photographe devient vibration, frisson, séduction, traduction charnelle de l'instant qui passe. C'est la superbe démarche de Stephan Torre en quête de l'émotion et, pari plus audacieux, en recherche du temps qui passe. Un mouvement brusque ou une démarche lascive n'est pas l'apanage du passant citadin, ce peut devenir la respiration des matières et des éléments. Or cette respiration est si variable qu'aucun moment n'est pareil au suivant. A nous de nous figer pour mieux saisir la mouvance. Comme ces rythmes alternés qui se poursuivent alors que nous avons quitté la piste. Définitivement.