ET SI EVOLENE M'ETAIT CONTE

Quand les chantiers de la Grande Dixence sont arrivés, cela nous a fait sortir de notre silence. …c'est qu'on ne gagnait pas beaucoup d'argent, mais du moment qu'on pouvait travailler, on était heureux !

…le lendemain, J.-M. m'apporte l'argent, il me tend la main, me regarde aux yeux et me dit : voilà tiens, tu me rembourseras quand tu le pourras !

…il me restait du message de Noël, la force de la Foi qui peut tout ! Les sacrifices, les difficultés et les renoncements s'estompaient pour laisser la place à l'espérance d'un devenir meilleur. Ce devenir meilleur passait par l'acceptation de nous-même, de ce que nous étions, de ce que nous faisions…

…C'est Cyprien Dussex qui emmène la famille sur son camion, jusqu'à Sion. Il fait très froid en ce jour d'avril 1929, les cinq petites filles se serrent contre leurs parents… ils n'ont qu'un pauvre bagage, composé de quelques rechanges, d'un panier où s'entassent pain de seigle, viande séchée et fromage du pays. Un foulard usagé recouvre le tout ! La famille quitte Evolène où la vie est devenue impossible, peut-être qu'à Paris on trouvera du travail et mes enfants pourront manger correctement…

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