À PIED DU LÉMAN À LA MÉDITÉRRANÉE

C’est suite à la lecture d’un livre de Corinna Bille : À pied du Rhône à la Maggia édité en 1956, que j’avais entrepris il y a plus de vingt-cinq ans cette marche de cinq jours environ, avec mon appareil photo. J’ai réalisé ensuite la mise en page d’un ouvrage à partir des textes de Corinna Bille, illustré avec mes photos en noir et blanc. Le dernier chapitre faisait offi ce de topo de marche avec tous les renseignements nécessaires pour se lancer dans la traversée. Il a été édité en 1999 aux éditions La Joie de Lire.

Puis il y a un peu plus de quatre ans, après avoir lu La traversée des Alpes, Essai d’histoire marchée écrit par Antoine de Baecque, j’ai décidé d’entreprendre ce périple, du Léman à la Méditerranée. Cette fois-ci, j’ai fait le choix de la photo en couleur, plus orienté sur la restitution des paysages traversés, commentés et contextualisés avec des textes écris par Antoine de Baecque, qui donnent un aperçu, narratif et historique pour celles et ceux intéressé(e)s par ce long cheminement. Après m’être rendu à Saint-Gingolph en bateau, j’ai attaqué cette randonnée en 2021 muni d’un sac à dos « le plus léger possible » avec une tente de camping, pour plus d’autonomie et pour être plus près de la nature. J’ai fait cette traversée en deux temps, la première m’a mené jusqu’à Aime-la-Plagne dans la vallée de l’Isère en huit jours.

La deuxième partie a été réalisée l’année suivante de Landry jusqu’à Menton en quinze jours. J’ai parcouru les mêmes étapes qu’Antoine de Baecque, à quelques nuances près. Entre Névache et Briançon, j’ai pris le GR5C qui chemine dans la deuxième section sur une ligne de crêtes spectaculaire avec une vue magnifi que sur le massif des Écrins, qui se termine par une longue descente de plus de mille quatre cents mètres jusqu’à Briançon. Puis, ensuite, à partir de Saint-Dalmas dans le parc national du Mercantour, j’ai rejoint la vallée de la Vésubie par le col Saint-Martin sur le GR52A. C’était la ligne la plus directe et la moins fréquentée par les marcheurs pour rejoindre Sospel par le col de Turini, avant le franchissement des deux derniers cols qui mènent à la mer.

Matthieu Gétaz

En suivant le « récit photographique » de Matthieu Gétaz le long de sa marche à travers les Alpes, mes propres souvenirs ont affleuré, telles des images revenues avec une netteté à laquelle je ne m’attendais pas. C’est à une restitution de ces images-souvenirs que j’ai voulu procéder ici, mettant en forme narrative cette expérience de marche qui, parallèle à celle des photographies, m’a reconduit mentalement le long de la traversée des Alpes qui est une ligne tendue, en multiples détours obliques et pentus, d’une eau à une autre, du Léman à la Méditerranée.

Antoine de Baecque

Livre à paraître

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