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SHAFTESBURY, PHILOSOPHIE ET POLITESSE
Actes du colloque de Nantes, 1996, réunis par Fabienne Brugère et Michel Malherbe
BRUGERE FABIENNE ET MALHERBE MICHEL -ED-
Et la jouissance prise à la beauté d'un être ne suffit pas au contentement de l'âme qui aspire. Elle cherche comment combiner des beautés plus nombreuses et comment former par leur réunion une belle société. Elle enveloppe du regard les communautés, les amitiés, les relations, les devoirs, et elle considère quelle harmonie il faut entre les esprits particuliers pour composer une harmonie générale et établir le bien commun. Mais ce n'est pas assez que ce bien public encore restreint à une unique communauté d'hommes. Elle se forme un plus noble objet et élargissant ses affections elle recherche le bien du genre humain. Elle s'arrête avec plaisir sur la raison, sur les ordres qui sont au fondement de cette belle correspondance, de ce noble intérêt. Les lois, les constitutions, les rites civils et religieux; tout ce qui civilise et polit la grossière humanité; les sciences et les arts, la philosophie, la morale, la vertu; l'état florissant des affaires humaines, la perfection de l'humaine nature; autant d'objets qui l'enchantent charmes d'une beauté qui la retient Shaftesbury, Les Moralistes, I, 3.