LE THEATRE CHANGE ET REPRESENTE.

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Il est courant d'affirmer que le théâtre français au XVIIIe siècle ne saurait prétendre au rayonnement de celui du Grand Siècle. Pourtant, Beaumarchais et Marivaux ont écrit des chefs-d'oeuvreet Destouches et Gresset, d'excellentes pièces. Il serait juste de reconsidérer enfin les ouvrages d'une foule d'auteurs dramatiques injustement oubliés aujourd'hui qui faisaient alors le bonheur des spectateurs. Le siècle des Lumières a également vu la naissance de la mise en scène, le développement des arts décoratifs, et d'innombrables projets d'avant-garde. Sous la Révolution, comédiens et auteurs obtiennent de nouveaux droits et un statut particulier. Ils accèdent enfin à la respectabilité dont ils avaient si injustement été privés jusque-là. L'art dramatique, sous toutes ses formes, des théâtres de société aux grandes scènes parisiennes privilégiées, suscite partout l'intérêt et déchaîne parfois les sentiments les plus exaltés. Il représente l'un des enjeux majeurs de ce siècle. On peut en dire tout autant du marquis de Sade. De toutes ses passions, le théâtre est la plus constante, celle qui ne s'éteignit qu'avec lui. Cet ouvrage rend compte de son goût immodéré pour l'écriture et le jeu dramatiques, pour les comédiens et les arts de la scène, pour l'architecture théâtrale et la conception de projets novateurs. Chacune des dix-huitoeuvres dramatiques en tout genre qu'il écrivit, tout au long de son existence, est examinée en détail. Cette étude apporte de nouveaux éléments en matière de datation des pièces grâce au dépouillement de la correspondance et à la prise en compte des travaux les plus récents de la critique sadienne. Il s'agit, en effet, de reconstituer le processus de lecture-écriture et la dimension intertextuelle de ce Théâtre, et de rendre à cette partie méconnue de l'oeuvresa véritable place à côté des grands romans sadiens.

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