LA POETIQUE DU SEUIL DANS L'OEUVRE ROMANESQUE DE JULES BARBEY D'AUREVILLY

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L'écriture aurevillienne est avant tout celle du désaccord : L'Amour impossible, Un prêtre marié, " Le Bonheur dans le crime " ou encore Une histoire sans nom, les titres choisis témoignent d'un goût du paradoxe exacerbé. Ces textes conjuguent en permanence oppositions, ambivalences et dissonances pour mettre en lumière des tensions insolubles dont l'œuvre tout entière se nourrit. Dès lors, la présence des seuils qui irradie l'espace romanesque retient l'attention. En effet, définissant ce qui s'ouvre et se ferme sur un espace d'altérité, ce qui sépare et relie des entités différentes, convoquant ainsi des contraires supposés inconciliables et les obligeant à cohabiter, le seuil semble susceptible de prendre en charge, de révéler et d'expliquer les contradictions fondamentales qui caractérisent les romans de Barbey, mais aussi ses tentatives constantes pour les contrebalancer par une unité idéale et inaccessible. C'est ce rapport spécifique entre espace et poétique, entre seuil et désaccord, que ce travail se propose d'éclairer en concentrant toute son attention sur les occurrences de la présence effective du seuil spatial dans la prose aurevillienne. Céline Bricault est docteur en littérature française, affectée à l'Université d'Orléans et membre du CELIS (Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique) de Clermont-Ferrand.

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