LE CHEVALIER DES TOUCHES

Longuement mûri, ce roman répond en partie au programme de faire du Walter Scott avec un matériau normand, mais ce n’est pas cet aspect qui nous retient le plus aujourd’hui. Nous y voyons bien davantage une troublante rêverie sur quelques-unes des obsessions endurantes de Barbey (le sexe et la violence, avec toutes leurs ambivalences), et surtout une méditation mélancolique, pré-proustienne, sur ce que le temps dissout, et les chances de le vaincre par le récit. Plutôt qu’un palpitant roman d’aventures (ce qu’elle est aussi), l’oeuvre nous apparaît comme une empoignante réflexion sur les pouvoirs de la
mémoire et de la littérature.

Philippe Berthier est professeur émérite à l’Université Paris III –
Sorbonne Nouvelle. Il a publié Barbey d’Aurevilly et l’imagination
(Genève, Droz) et L’Ensorcelée, Les Diaboliques : une écriture du désir
(Champion). Après J. Petit et avec A. Hirschi, il a coordonné la
publication de la Correspondance de Barbey (Les Belles Lettres, 9
vols.), dont il a édité Une vieille maîtresse, Un prêtre marié, Une
histoire sans nom (G.F. Flammarion). De 1985 à 2005, il a dirigé la
série «Barbey d’Aurevilly» (Revue des Lettres Modernes). Il a
récemment publié Barbey d’Aurevilly et la modernité. Colloque du
Bicentenaire (1808-2008) chez Champion et préfacé et révisé la
réédition des lettres de Barbey à Trebutien (Bartillat, 2013).

Date de disponibilité :

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