FORMES BAROQUES DANS LE SOULIER DE SATIN.

Le Soulier de Satin est-il une œuvre « baroque » ? Écrit à une époque où cette notion n’a quasiment pas cours en France – sinon au sens péjoratif –, il représente une exception et un défi. On le doit au diplomate qui a séjourné, émerveillé, à Prague, à Rome, au Brésil et en Extrême-Orient ; à l’homme secrètement blessé qui y dit en la masquant l’aventure romanesque de son cœur ; au catholique fervent qui, unissant toutes ces « formes », extérieures et intérieures, les projette au miroir d’une spiritualité et d’une esthétique d’inspiration jésuite, dans lesquelles il se glisse en poète pour y faire éclater un style paradoxal et neuf, mystérieux et éblouissant, qui se veut ancré dans la vieille culture pour en faire jaillir les formes modernes d’un grand art chrétien.

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