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L’avènement de la Médiation consacre la naissance du Canton de Vaud indépendant au sein de la nouvelle Confédération ; la date du 14 avril 1803 marque solennellement cette étape fondatrice. Mais, les bouleversements qui, en été 1802, ont conduit au renouveau du fédéralisme, après cinq années de république unitaire, laissent des cicatrices profondes et le Canton de Vaud ne s’intègre pas facilement dans les nouvelles structures. Berne, lors de la guerre civile, avait espéré reprendre ses anciens sujets sous sa domination et entend retrouver sa prépondérance ; ce Canton ne cache pas ses ambitions, surtout en 1804, quand Nicolas-Rodolphe de Watteville devient Landamman. Quantité de vexations entretiennent un climat d’hostilité, que Louis Secretan, le député vaudois à la Diète, ressent avec de plus en plus d’amertume. Devant ces dissensions, le Petit Conseil Vaudois s’inquiète à juste titre. Au début de l’été 1804, la crise atteint son paroxysme, quand éclatent simultanément quatre affaires graves : d’abord la plainte des ci-devant seigneurs féodaux bernois, qui réclament aux Vaudois une indemnité pour la perte de leurs droits de lauds ; ensuite la rigueur avec laquelle le Petit Conseil vaudois réagit, lorsque Charles-Albert de Mestral et Ami Rigot protestent contre la loi réglant définitivement l’abolition des droits féodaux ; puis les avantages excessifs accordés aux Bernois par la Commission de liquidation de la dette, au détriment des Vaudois et des Argoviens ; enfin, l’organisation centralisée de l’armée, véritable instrument aux mains de l’oligarchie, que les nouveaux Cantons ressentent comme une menace. À la tête du gouvernement vaudois, Muret et Pidou n’entendent pas se laisser faire. Ils bénéficient d’un atout majeur : la sollicitude de l’ambassadeur de France Honoré Vial. Ce n’est pas suffisant à leurs yeux, lorsque Louis d’Affry part subitement pour Paris ; serait-il mandaté par les Bernois pour solliciter l’appui de Napoléon ? Pour contrecarrer cette ambassade suspecte, ils envoient secrètement Henri Monod sur les traces de l’ancien Landamann. Cette mission, jamais étudiée jusqu’ici, fait l’objet de cet ouvrage, fondé sur une documentation inédite et en grande partie inexploitée.
Étienne Hofmann est professeur honoraire de l’Université de Lausanne, où il a enseigné à la Faculté des lettres et des Sciences politiques et sociales. Il a été directeur de l’Institut B. Constant.
Date de disponibilité :
Collection | TRAVAUX SUR LA SUISSE DES LUMIERES |
Format | 15,5 X 23,5 CM |
No dans la collection | 0019 |
Nombre de volume | 1 |
Nombre de pages | 576 |
Type de reliure | BROCHÉ |
Date de publication | 18/10/2017 |
Lieu d'édition | GENÈVE |
ISBN | 9782051028127 |
EAN13 | 9782051028127 |