PRESENCE DE LA SOLITUDE. LA POESIE ANGLAISE ENTRE NEOCLASSICISME ET PREROMANTISME.

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La solitude évoque l'absence, et pourtant, elle impose sa présence au centre de la poésie anglaise du XVIIIe siècle. Apparue comme simple thème dans cette poésie de transition entre néoclassicisme et préromantisme, la solitude exerce bientôt une attraction telle qu'elle en devient la force créatrice, et l'ultime voix poétique apte à exprimer le vertige esthétique et métaphysique qu'elle suscite. Tout en entretenant la nostalgie du juste milieu, le poète de la solitude se laisse fasciner par l'exploration des extrêmes jusqu'à en perdre tout point de repère. Lorsque, arrivé au bord de l'abîme, il est prêt à basculer des horizons élargis à l'infini de cette terra incognita dans la spirale sans fond du néant et du silence, l'unique force capable de le retenir encore, dans un dernier repli centripète, ne peut être que la muse de la solitude elle-même, cette figure de l'absence à laquelle il finit par identifier le centre, le point de référence, qu'il a cherché jusqu'à la dernière extrémité. C'est le paradoxe de la solitude devenue présence.

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