De récentes données quantitatives conduisent à une nouvelle interprétation de la trajectoire de l’Empire romain, une interprétation qui fait aussi appel à des concepts analytiques modernes tels la globalisation, le progrès technologique ou la notion de coût fixe.
Au point de départ, la supériorité militaire de Rome lui a permis d’unifier le monde antique. Une première phase d’expansion a été essentiellement prédatrice, mais elle allait céder la place à une période d’intégration économique et politique. Il en est résulté une vaste zone d’échanges économiques, une explosion du commerce à moyenne et longue distance et une forte poussée des activités économiques. La diffusion de divers procédés de production a aussi contribué à cet essor.
Ces diverses sources de croissance se sont taries dès le Ier siècle. On se serait donc attendu à ce que l’essor économique initial soit suivi par une phase de « stagnation séculaire ». Mais c’est alors que l’économie et le monde romains ont été frappés par un choc négatif soudain et brutal : la peste des années 165-185, dont l’impact a été dévastateur. Cette pandémie allait déclencher un cercle vicieux lié en premier lieu à la sécurité extérieure. Pour faire face aux menaces pesant sur un empire hypertrophié, des forces armées de taille commensurable étaient indispensables. Les légions constituaient donc un très important « coût fixe », lequel est devenu toujours plus lourd au fur et à mesure que la base économique de l’Empire s’affaiblissait ; avec pour résultat des finances publiques toujours plus déséquilibrées, une inflation toujours plus forte due à la monétisation des déficits, une pression fiscale toujours plus lourde et des taux d’intérêt toujours plus élevés. D’où la phase de déclin où une contraction économique continue alliée à un système politique instable a débouché sur la disparition de l’Empire d’Occident.
D’autres explications du déclin de l’Empire, comme par exemple un empoisonnement collectif par le plomb, une poussée irrésistible des peuples « barbares » ou l’influence débilitante du christianisme, sont examinées. La question est enfin discutée de savoir si la trajectoire de l’Empire peut comporter des enseignements pour notre propre époque.
Né en 1938, Jean-Christian Lambelet est professeur honoraire à l’Université de Lausanne où il a enseigné la macroéconomie, l’histoire économique et les méthodes quantitatives jusqu’en 2004. Il est l’auteur d’une quinzaine de livres et d’environ deux cents études et articles en économie, en histoire et en science politique.
Availability date:
Collection | HISTOIRE POLITIQUE ET ECONOMIE INTERNATIONALE |
Format | 15,5 X 23,5 CM |
No dans la collection | 0004 |
Nombre de volume | 1 |
Nombre de pages | 254 |
Type de reliure | BROCHÉ |
Date de publication | 20/02/2018 |
Lieu d'édition | GENÈVE |
ISBN | 9782051027618 |
EAN13 | 9782051027618 |